Jusqu’où peut mener la rancune ? Une jeune maman grenobloise a mis à
exécution son plan machiavélique pour se débarrasser de sa belle-mère «
trop envahissante ». Achat d’un vol aller simple, après avoir pris soin de déclarer son formulaire ESTA, faux prospectus touristique, guide local payé d’avance, acquisition d’une pirogue sur internet : tout était scrupuleusement planifié. Récit.
Candice, ingénieure de 29 ans, habite Grenoble avec son concubin
Patrick, de 15 ans son aîné. Patrick et sa mère Solange, retraitée de 71
ans qui réside dans le même immeuble que le couple, vivent une relation
mère/fils fusionnelle. Un lien et une proximité que la jeune femme
parvenait péniblement à supporter, jusqu’à la naissance de leur premier
enfant en Mai 2011.
« Maman n’aimait pas du tout les méthodes éducatives de Candice,
vraiment pas du tout » déclarait Patrick, désemparé, au micro de France
Bleue Isère, « Elles se disputaient tout le temps, et moi j’étais au
milieu, je ne savais pas quoi faire. Candice voulait qu’on déménage pour
s’éloigner de Solange, mais bon, c’est ma mère et je l’aime aussi ».
Solange, belle-mère accaparante, ne fait rien pour faciliter la vie du
couple et bientôt les incidents se multiplient. « Un jour j’ai vu la
madame Solange crever les pneus du vélo de mademoiselle Candice » se
souvient une voisine de palier « Elle trouvait trop dangereux qu’elle
l’utilise pour emmener le petit à l’école, mais tout de même, ce ne sont
pas des manières ».
A bout de nerfs, la jeune ingénieure tombe par hasard sur « Peuples du
bout du monde », une émission mensuelle de la chaîne National Geographic
Channel. Ce mois-ci, le numéro est consacré aux « Makan Orang-orang », une
tribu séculaire vivant sur l’île de Sumatra, à l’ouest de l’Indonésie.
L’émission insiste sur l’hostilité de la région montagneuse très reculée
où vit la tribu, et mentionne même des anecdotes terribles de touristes
égarés, partiellement dévorés par de jeunes chasseurs en transe lors de
rites de passage à l’âge adulte. Il n’en faut pas plus à Candice pour
échafauder son sinistre projet, comme en témoigne une entrée de son
journal intime retrouvé par les enquêteurs, datée du 16 mai 2013 : «
Elle veut perdre du poids la vieille ? Qu’est-ce qu’elle dirait d’une
jambe ou deux en moins ? […] C’est décidé, elle part en voyage. Je
suis désolée Patrick. Tu me remercieras un jour ».
Début juillet, Solange embarque sur un aller-simple Paris-Palembang,
persuadée d’avoir remporté le premier prix d’un concours par
correspondance : une thalassothérapie « capital santé bio », dont le
prospectus promet « Ostéopathie Revitalisante », « Dolphinothérapie » ou
encore « Hébergement en hôtel privé 5 étoiles ». Mais la réalité est tout
autre, comme l’atteste cet extrait d’une lettre envoyée à son fils
unique Patrick, contenant ses tout derniers mots : « J’ai passé 72
heures sur une barque dégueulasse, avec ce type à moitié nu qui ne
comprend rien à ce que je dis. Je te promets que dès mon retour je colle
un procès à ces guignols […] Je ne sais pas si cette lettre
t’arrivera. Je suis dans une sorte de village obscène et répugnant. La
seule chose positive c’est que les hommes ici me regardent avec envie,
ce qui me change de ton père, ils ont l’air d’apprécier les femmes mûres
et enveloppées à leur juste valeur […] Bisous mon Patou ».
Rongée par les remords, Candice s’est rendue ce mardi à la gendarmerie
de Grenoble. Depuis malheureusement, l’enquête conjointement menée par
la police grenobloise et la « Hutan Polis » de Palembang n’a toujours
pas permis de retrouver Solange. Les recherches continuent, sans grand
espoir mais Patrick lui, veut y croire : « Elle ne peut pas être morte,
c’est une femme très forte, et si quelqu’un doit être mangé par
quelqu’un, croyez moi, ça ne sera pas elle »
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